Imagine un grand désert rocheux perpétuellement pris dans le brouillard, voilà la plaine brumeuse.
Le décor devient féérique quand la lumière décline, les derniers rayons de soleil effleurent la brume en suspension et irisent chaque particule. Mais quand le soleil illumine le paysage de toute sa puissance on se retrouve le plus souvent entouré d'un smog épais, empêchant de voir plus loin que le bout de ses pieds, ne laissant dépasser que le sommet des collines environnantes.
Car la plaine n'est pas dénuée de relief. On peut distinguer ici un sommet pointu qui émerge fièrement de son carcan de brume, là une succession de collines plus basses qui affleurent plus délicatement à la surface du brouillard, et parfois des amas rocheux posés au gré d'un hasard qui semble malgré tout organisé, comme des cairns jalonnant la plaine.
Le plus étonnant reste l'absence de bruit. Aucun chant d'oiseaux, pas de bruissements de feuilles, juste le léger bourdonnement du vent qui serpente entre les pierres.
En revanche l'humidité permanente charrie son lot de parfums : l'odeur minérale des pierres, celle de la poussière qui se déplace sous vos pas et une autre indéfinissable qui flotte dans l'air. Un mélange subtil de musc, de fleurs et de sève qui contraste étrangement avec l'absence de vie.
Les mouvements fluides de la brume qui coule et s'enroule autour du relief donne une impression de mouvement perpétuel. Comme si à chaque détour une présence fantomatique se cachait parmi les pierres.
Smog épais
Brume légère