Étude de la brume
Summer, Naël / 16 septembre 2154
Suite à l’annonce, la veille, de la récupération d’un échantillon de brume par une équipe de terrain, les émotions de Naël discordaient. Il regrettait amèrement de ne pas avoir pu se porter volontaire pour l’expédition dont avait résulté une telle découverte, incapable de se lever ce matin-là suite à une nuit d’insomnie. Dans un même temps, il avait montré tant d’enthousiasme à l’idée de voir de ses propres yeux une nouvelle substance qu’on l’avait invité à préparer le laboratoire pour une analyse.
Il en tremblait presque. Un gaz non identifié, peut-être jamais découvert, jamais imaginé ! Peut-être que leur découverte pourrait un jour venir compléter la table de Mendeleïev !
En attendant, il fallait préparer la paillasse pour que le docteur Franklin, qui avait prélevé l’échantillon, ne lui apporte pour qu’ils l’analysent ensemble. Il espérait que sa conservation avait été soigneuse, mais a priori la navette était équipée de nombreux espaces de stockages sécurisés, et il s’attendait presque à voir débarquer la doc avec une mallette moulée aux dimensions du flacon (c’était tout du moins comme ça que Naël recevait ses échantillons à l’époque de son travail pour le laboratoire en Californie, les états-uniens ne faisant rien dans la demi-mesure…).
Lorsque la porte du laboratoire s’ouvrit, il avait terminé d’installer les équipements principaux sur la paillasse centrale. « Bonjour, Docteur. » Il l’invita d’un signe à s’approcher de la table pour qu’ils commencent tout de suite leur travail, Naël n’étant pas le plus doué pour échanger des banalités. Avant même d’apercevoir l’échantillon, il commença à réfléchir à voix haute : « Par quelle analyse souhaitez-vous commencer ? Composition moléculaire, pression, comportement… Il n’y a qu’à choisir l’appareil ! »